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#Hommage:Le journaliste #UdoUlfkotte de la #FrankfurterAllgemeineZeitung est mort voici un an. Il avait révélé en 2014 qu'il travaillait à la fois pr son journal & la #CIA à des fins de propagande....

#Hommage:Le journaliste #UdoUlfkotte de la #FrankfurterAllgemeineZeitung est mort voici un an. Il avait révélé en 2014 qu'il travaillait à la fois pr son journal & la #CIA à des fins de propagande. Combien de journalistes vivants oeuvrent pr la CIA?

Pour ses nombreux lecteurs aussi bien dans le pays qu’à l’étranger, pour ses amis et ses collègues, c’est presque inimaginable. Quelques jours avant son 57ème anniversaire, l’écrivain et journaliste engagé est mort d’un arrêt cardiaque le 13 janvier 2017 Le journaliste Udo Ulfkotte est mort, mais ses paroles vivent. 31.01.2017 « Pour ses nombreux lecteurs aussi bien dans le pays qu’à l’étranger, pour ses amis et ses collègues, c’est presque inimaginable. Quelques jours avant son 57ème anniversaire, l’écrivain et journaliste engagé est mort d’un arrêt cardiaque le 13 janvier 2017. Les gens qui le connaissaient et le chérissaient ont été choqués par cette nouvelle. Avec sa mort subite tous ceux qui cherchaient une alternative au mainstream politique et journalistique perdent un protagoniste courageux et sans peur. » C’est ce que Jochen Kopp a écrit sur la mort d’Udo Ulfkotte. Jochen Kopp a encore écrit d’autres choses, nous citons ici quelques passages : « Ce spécialiste reconnu en science politique a travaillé pendant de nombreuses années pour le journal de Francfort et il est allé dans plus de 60 pays ; grâce à ses innombrables voyages au Proche et Moyen-Orient il était un connaisseur excellent des situations dans les régions islamiques. Udo Ulfkotte a publié des livres dans les plus grandes maisons d’édition allemandes. A peu près tous ses livres étaient des best-sellers ; un de ses plus grands succès a été son livre sorti en 2014, intitulé « Les journalistes achetés ». Ce livre a été pendant plus d’un an sur la liste des best-sellers du journal Spiegel et a été traduit en plusieurs langues. Udo Ulfkotte n’était pas seulement respecté en tant qu’écrivain et journaliste grâce à son langage clair, mais, comme il disait les choses telles qu’elles sont, on l’invitait dans beaucoup d’émissions télévisées et à beaucoup de conférences. Même si sa santé n’était plus très bonne, il ne s’est pas laissé freiner par cela, comme il ne se laissait pas freiner non plus par les attaques injustes de ses adversaires. Engagé comme toujours, il a même ces derniers mois écrit des livres et des articles de journaux et a donné des interviews pour les médias nationaux et internationaux. Presque jusqu’à la dernière minute de sa vie, Udo Ulfkotte était assis à sa table et travaillait ; il avait encore beaucoup d’idées et de projets qu’il voulait réaliser. Et alors il a été arraché à la vie, ou bien pour citer Friedrich von Schiller : « Rapidement la mort accroche l’homme et n’accorde pas de délai. Elle le sort du courant et le tire loin de la vie. » Bien qu’il soit mort, les recherches et les prédictions qu’il a faites pour réveiller et avertir les gens, sont encore d’une actualité insoupçonnée. Pour cela nous allons rediffuser une interview que Kla.tv a réalisée avec lui personnellement en 2014, sur son best-seller « Des journalistes soudoyés ». Là Udo Ulfkotte prend position par rapport à la manipulation et aux crimes des médias dans le monde actuel. www.kla.tv/9838

 
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#Wikileaks #Vault7 : «Nous sommes dans 1984 de George Orwell», estime une ex-agent du MI5 #surveillance

#Wikileaks #Vault7 : «Nous sommes dans 1984 de George Orwell», estime une ex-agent du MI5 #surveillance | Infos en français | Scoop.it

#Wikileaks #Vault7 : «Nous sommes dans 1984 de George Orwell», estime une ex-agent du MI5 #surveillance

Par Annie Machon, RT 12 mars 2017

dans 1984 de George Orwell», estime une ex-agent du MI5   

Les révélations de WikiLeaks montrent que l’espionnage et le piratage effectué par les agences de renseignement menacent la sécurité mondiale. Pour l’ancien agent du MI5 Annie Machon, ces agences ne contrôlent même plus leurs logiciels malveillants.

RT : L’une des allégations de WikiLeaks concerne l’utilisation par la CIA de programmes malveillants, volés à d’autres Etats, dont la Russie. Ils laissent donc, par exemple, des traces «russes» lors des cyberattaques et on observe alors une sorte d’hystérie autour d’une présumée «ingérence russe» dans les élections américaines, françaises ou allemandes. Que peut-on en déduire ?

Annie Machon (A. M.) : Je crois que le timing des événements est très intéressant. N’oubliez pas qu’Edward Snowden a fourni, il y a quelques années, un grand nombre de preuves sur la surveillance et les piratages illégaux opérés par la NSA, le GCHQ (Government Communications Headquarters) britannique, ainsi que par le service de renseignement allemand, le BND. Ils ont espionné tout le monde en Europe. Et tout cela a été éclipsé par ce soi-disant «Russia-gate», l’ingérence de la Russie dans les élections américaines, suivi de déclarations dans toute l’Europe selon lesquelles la Russie essaierait d’intervenir dans le processus démocratique de plusieurs pays, avec des moyens de guerre informatique. Moscou tenterait d’intervenir dans les élections aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. On dit même que Moscou aurait influencé le Brexit. C’est absurde et ça n’a jamais été étayé de preuves.

En revanche, Edward Snowden a révélé les activités de la NSA et du GCHQ en Europe. Il est donc très intéressant de voir, finalement, que des preuves d’agissements similaires de la part de la CIA ont été transmises à WikiLeaks. Je suis particulièrement préoccupée par le rôle du MI5 dans ce processus car il pourrait y avoir un «Etat secret» au sein du «Deep State» [Etat dans l’Etat au sein de l’administration des Etats-Unis] qui s’est attaqué au Brexit, à l’élection de Donald Trump et à tout le reste. Il semble donc que la NSA et le GCHQ, les deux organisations officielles de surveillance électronique des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, aient pu être induites en erreur par le travail de la CIA, qui dispose d’un énorme budget secret pour développer sa surveillance électronique… Et ce avec le concours du MI5, par dessus le marché, qui a pourtant vocation à protéger la démocratie et la sécurité nationale au Royaume-Uni !

RT : Selon Wikileaks, le consulat américain à Francfort a été utilisé en tant que base éloignée de piratage. Compte tenu du scandale impliquant la NSA, comment l’Allemagne et l’Europe en général vont-elles réagir à ces révélations ?

A. M. : De toute évidence, l’Allemagne va simuler l’indignation, exactement comme cela avait été le cas après la révélation de la mise sur écoute du téléphone d’Angela Merkel. Ils ont déployé des logiciels pirates, tels que le XKeyscore et tous les autres programmes dont Edward Snowden a révélé l’existence en 2013. Néanmoins, l’Allemagne a récemment élaboré une nouvelle loi qui permettra au BND d’espionner à une échelle beaucoup plus large en Allemagne et dans d’autres pays européens.

Nous venons de faire passer une loi au Royaume-Uni qui donne aux GCHQ et aux autres agences d’espionnage des pouvoirs de surveillance considérablement élargis, jusqu’à la possibilité d’opérer des piratage massifs. C’est exactement ce que les fuites de WikiLeaks semblent avoir confirmé.

Je me souviens aussi que l’année dernière, il y a eu la plus grande attaque de botnet (réseau de logiciels qui communiquent entre eux comme des robots) de l’histoire. Elle a engendré une coupure d’internet dans l’ouest des Etats-Unis, puis dans une partie de l’Est du pays et dans certains pays d’Europe occidentale. Et ce botnet a opéré depuis des appareils intelligents situés dans les maisons de simples citoyens, pas depuis leurs ordinateurs ni leurs téléphones mais sur des choses comme des réfrigérateurs ou des téléviseurs intelligents. Il donc évident que ces appareils ont déjà été piratés et qu’ils sont utilisés pour nous espionner.

RT : Il semble que la CIA ait perdu le contrôle de ses logiciels malveillants, qui, de fait, peuvent tomber entre n’importe quelles mains. Est-ce une grave menace en termes de sécurité ?

A. M. : C’est une menace énorme, et nous l’avons tous déjà observé par le passé. Il y a quelques années, une cyberattaque a été lancée contre une installation nucléaire iranienne. C’était un virus Stuxnet. Il aurait été développé par la NSA et par les services de renseignement israéliens pour cibler spécifiquement les sites nucléaires de l’Iran.

Néanmoins, une fois qu’il est lancé, il est hors de contrôle. Alors, il peut alors être récupéré par des individus qui ont d’encore plus mauvaises intentions. Ils peuvent être militarisés et causer des dommages à toutes nos infrastructures : l’aviation, le contrôle aérien, les systèmes énergétiques… Tout pourrait devenir vulnérable à cause d’un seul virus militaire destiné à attaquer les Iraniens. Les dégâts potentiels pour notre démocratie sont innombrables. On peut comparer cela à un nouveau virus, génétiquement modifié, qui deviendrait incontrôlable.

RT : Estimez-vous que cette perte de contrôle puisse être dangereuse pour les gouvernements et, par conséquent, pour les leaders mondiaux ?

A. M. : Cela présente un danger pour nous tous. Aujourd’hui, tous nos pays sont très dépendants d’internet – les avions dans le ciel aussi bien que les réseaux électriques. Internet est une nouvelle ligne de front dans la cyberguerre du 21e siècle.

RT : Il existe apparemment un logiciel malveillant créé par la CIA et le MI5 destiné à pirater les téléviseurs connectés en les transformant en appareils d’enregistrement. Comment peut-il être l’utilisé et où pourrait-il être déployé ?

A. M. : Ce sera déployé partout. Nous sommes face à la mise en pratique de ce qu’on voit dans le roman de George Orwell, 1984 :des écrans qui nous regardent. Je me souviens que, dans les années 1990, on était capable d’implanter un logiciel de ce type dans des téléphones portables et dans des ordinateurs de base. Il pouvait les activer pour nous filmer et enregistrer nos frappes sur le clavier.

Cependant, à cette époque, il y avait une notion de supervision, et il y avait une idée de surveillance ciblée. Et c’est de cela dont on a besoin pour empêcher toute dérive. Cela exigeait beaucoup de travail. En raison de la propagation d’internet et de la technologie, on peut désormais procéder à un espionnage à échelle industrielle.C’est ce qu’ils semblent avoir développé.

Tout cela est très dangereux pour la démocratie. Car dès lors que vous perdez toute intimité pour parler, écrire, regarder, lire, vous pouvez tout à coup commencer à vous auto-censurer. Et vous n’êtes donc plus un citoyen qui participe au bon fonctionnement de la démocratie. C’est une voie très dangereuse à suivre.

RT: 10 mars 2017

Annie Machon a travaillé pour le MI5, les services secrets britanniques, puis a démissionné à la fin des années 1990 aux côtés de David Shayler pour dénoncer l’incompétence des espions et les tentatives d’intimidation. Elle est à présent conférencière, écrivain, commentatrice, militante politique et consultante en relations publiques.

Source: https://francais.rt.com/opinions/35064-wikileaks-vault-7-nous-sommes-1984-george-orwell-ex-agent-mi5

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Mecanopolis rend hommage à Claude Covassi et s'interroger sur les circonstances de son décès

Mecanopolis rend hommage à Claude Covassi et s'interroger sur les circonstances de son décès | Infos en français | Scoop.it

"Hier, dans la matinée du dimanche 10 février, j’ai non seulement appris la mort de mon ami, mais également qu’il consommait de la cocaïne. « Il a été retrouvé chez lui, mort dans son lit. Selon la police genevoise, son décès serait imputable à une overdose de cocaïne. » Je savais que cela lui arrivait de boire, je me disais un peu comme tout le monde après une longue semaine de boulot, mais jamais il ne m’a laissé entrevoir qu’il touchait à cette drogue.

Claude Covassi utilisait souvent Clovis Casadue, anagramme de ses nom et prénom, pour signer des articles. Il l’utilisait également pour l’un de ses comptes Facebook. Sur celui-ci, Laurent Leisi, conseiller municipal MCG de la ville de Genève, a déclaré « Claude avait de nombreux projets, dont un particulier et sensible qu’il souhaitait me présenter, je devais manger avec lui jeudi passé a midi, il n’est pas venu et j’ai mis ça sur le compte d’un emploi du temps trop chargé ! Je reste donc songeur sur la cause accidentelle de son décès. »

Deux de ses connaissances m’ont confirmé que Claude ne touchait pas à la cocaïne. Laurent Leisi m’a confié, « Je l’ignorais également. Quelqu’un de proche était-il au courant de cette addiction supposée ? Il ne m’en a jamais parlé et ne m’a jamais semblé être consommateur. »

Jean-Alexandre Blanchet était un autre proche de Claude, et est persuadé qu’il ne consommait pas de cocaïne. Il m’a confié, « Claude fumait trop sans doute. Il aimait bien picoler. Trop sans doute aussi mais rien d’autre à ma connaissance. »

Alain Benajam tra..."

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#PhilippeRondot, mort d'un "maître espion" à la française  #espionnage #France

#PhilippeRondot, mort d'un "maître espion" à la française  #espionnage #France | Infos en français | Scoop.it

#PhilippeRondot, mort d'un "maître espion" à la française #espionnage #France

Le général, mort à l'âge de 81 ans, souhaitait garder le silence sur sa disparition le plus longtemps possible. Il a été inhumé samedi. Retour sur son parcours hors norme.

Philipe Rondot avait laissé des instructions précises en cas de décès : ni fleurs, ni couronnes et surtout garder le silence sur sa disparition le plus longtemps possible. Voilà qui lui ressemble bien. Intransigeant jusqu’avec lui-même, l’homme de l’ombre, inhumé samedi 30 décembre à Fléty (Nièvre), a voulu s’effacer sans tambour ni décoration. Il fut pourtant l’un des seuls agents des services secrets français réellement connu. Et pour cause : terrorisme, guerre, il a accompagné toute la violence du monde durant près de trente ans. Celui qu’on surnomma "maître espion" était tout en rectitude, tant physique que morale.

Cet agent secret était hors norme. Rien à voir avec ces personnages de l’ombre qui ont jalonné l’histoire de la Ve République, avec valises de billets et grosses commissions pour cause de frais somptuaires. Rien à voir non plus avec les turpitudes d’une "Françafrique" ou d’une barbouzerie avide de coups tordus et de microtage de canard. 

 

Un pédagogue

Philippe Rondot était un homme complexe, silencieux et disert, discipliné et désobéissant, discret mais propulsé au centre de l'actualité et de ses fulgurances. Un gaulliste pur et dur, volontiers collaborateur des gouvernements de gauche. Bref, un maître espion à la française. Précisément, un Saint-Cyrien entièrement fait de rationalité, de sens du devoir. Un étrange mélange de discipline et de rébellion, capable de dire son fait à un ministre, de loger une balle en cœur de cible à 100 mètres, d’aimer l’adrénaline d’un saut en parachute ou de garder irrémédiablement le silence sur quelques secrets d’Etat. Ce silence lui-même était hors norme.

Ils sont rares, en effet, les agents secrets à avoir écrit des ouvrages dans la collection "Que sais-je ?". Philippe Rondot en a rédigé deux, l’un sur l’Irak et l’autre consacré à la Syrie. Ils sont encore plus rares à avoir tenu une chronique sur France Culture en pleine vague d’attentats à Paris, dans les années 1980. Philippe Rondot expliquait alors, à la radio, la complexité des Proche et Moyen-Orient. Il est vrai qu’à l’époque, l’homme se présentait comme un spécialiste, un expert et rien de plus. Un mensonge par omission dont il pouvait être friand, l’œil gourmand. Métier oblige, surtout lorsqu’il s’accompagne d’une réelle volonté d’expliquer.

Décidément, ils sont rares les agents secrets qui affectionnent ainsi la pédagogie en temps réel de la violence du monde. Et cela dans tous les médias. Même à la télévision, on vit Philippe Rondot exposer les tenants et aboutissants de l’écheveau libanais à la fin des années 1970. Toujours en tant que simple spécialiste. Il est vrai qu’il était aussi universitaire. Mais il appartenait pourtant bel et bien au monde du renseignement, celui où l’on ne parle pas.

 

Agent secret de père en fils

 

Pierre Rondot a marqué, guidé, orienté la vie de son fils Philippe. Arabophone, remarquablement cultivé, il avait en quelque sorte mis en place la structure du renseignement français au Proche-Orient. En Palestine, chez les Kurdes, en Turquie… le nom de Pierre Rondot était connu. L’homme était respecté et son ouvrage consacré à l’islam reste encore aujourd’hui une source documentaire de premier ordre. Avec un tel père, on n’échappe à son destin de soldat, de serviteur de l’Etat, mais avec cette dose de désobéissance qui définit la singularité d’un caractère.

Alors que Philippe était encore un tout jeune garçon, son père entreprit de lui offrir un jeune chiot. Mais le cadeau ne s’arrêtait pas là. "Désormais, tu devras écrire chaque jour les pages de ta vie. Tu peux commencer avec l’arrivée de ton nouveau compagnon", ajouta le paternel. Et c’est ainsi que le jeune Philippe devint l’écrivain des fameux carnets qui, bien des années plus tard, lui ont valu de gros ennuis.

Pour Pierre, c’était une évidence de la profession. Une sorte d’archives de soi. Il fallait toujours savoir avec qui l’on avait conversé, ce qui s’était dit et dans quel climat s’était tenu l’échange. Comme un b.a.-ba. Une mémoire de ses faits et gestes consultable à tous moments, écrite en pattes de mouche et à grands coups d’abréviations où un président de la République devient un PR.

 

Près de quarante années de tensions

 

Des années 1970 au début des années 2000, il eut à connaître à peu près toutes les tensions de l’époque. Cette sorte d’omniprésence est probablement due à une étrangeté de son parcours. Il fut le seul militaire au service de la DST (la Direction de la surveillance du territoire, devenue la DGSI), une institution civile. Mais contraint et forcé. En effet, en 1965, Philippe Rondot était chez les militaires. Il avait fait son entrée au service action du SDECE, l’ancêtre de la DGSE. Le grand patron, Alexandre de Marenches, le remarque et bientôt de nombreuses missions lui sont confiées.

Dans les années 1970, un certain Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, se fait connaître à coups de bombes et d’armes de poing à Paris, en Allemagne aussi. Rondot et son meilleur ami dans le service avaient pourtant été chargés de repérer celui qui fut surnommé "Le Chacal" à Caracas, afin de l’éliminer. Mais, au dernier moment, un contre-ordre était tombé depuis l’Elysée, de Valéry Giscard d’Estaing. L’opération fut stoppée. Ce n’était que partie remise. D’autant que deux inspecteurs de la DST avaient été tués lors d’une fusillade rue Toullier, à Paris, le 27 juin 1975. Un troisième policier était grièvement blessé.

De quoi nourrir pour longtemps le désir de vengeance du service de la sécurité intérieure. Ainsi que la détermination de celui dont la mission avait été interrompue. Ce sera la veille d’un 15 août, en 1994, que l’agent Rondot finira par arrêter sa proie. Après l’avoir suivi, presque escorté dans des boîtes de nuit, après avoir mis en place un stratagème incluant les Américains de la CIA et le leader soudanais Hassan Al-Tourabi, Philippe Rondot s’entend dire par Carlos, au décollage de Khartoum : "Good job."

 

Un homme à la une de la presse...

 

Vingt ans plus tôt, en 1975, Rondot se trouve à Bucarest. Il est chef de poste adjoint du SDECE. Et voilà qu’il disparaît des écrans radar de son service. Cela lui vaudra d’être mis à l’écart. On le suspecte d’avoir été "retourné" par la Securitate roumaine. Une embrouille demeurée longtemps sans réelle clarification. Rondot racontait parfois qu’il s’était certes évaporé, mais pour trouver en toute discrétion un appartement pour lui et sa compagne Michelle.

Après quelque temps passé au CAP (le Centre d’analyse et de prévision), une structure de réflexion du Quai d’Orsay, Philippe Rondot rejoint la DST. Ou comment un militaire débarque chez les policiers, au moment même où Paris va connaître d’incessantes vagues d’attentats, venus pour la plupart du Proche-Orient. C’est le début d’une succession de crises, de drames humains. Le nom de Philippe Rondot, acteur central de l’antiterrorisme, apparaît peu à peu à la une.

Abou Nidal fait mitrailler le restaurant de Jo Goldenberg, rue des Rosiers, le 9 août 1982. L’homme des services connaît grâce à son père le leader sanguinaire du FPLP. Il obtient d’Abou Nidal qu’il cesse ses opérations sur le territoire français. En 1985 et 1986, la capitale est secouée par des attentats dans le métro et les grands magasins. Philippe Rondot fait partie de l’équipe qui traite le dossier. L’islam radical est à la manœuvre. Celui-là vient d’Iran et recrute tous azimuts. La tension entre les deux pays atteindra son paroxysme avec ce qu’on a appelé la "guerre des ambassades". Le traducteur Wahid Gordji a laissé son nom comme une marque de fabrique attribuée à cet épisode tragico-rocambolesque.

 

... devenu spécialiste des prises d'otages

Un autre va suivre, non moins stupéfiant. En 1987, ils étaient huit touristes sans le sou à avoir décidé d’un voyage un peu fou sur une embarcation de fortune, le Silco. Parmi eux, une Française et son compagnon belge. Ils se retrouvent aux mains d’Abou Nidal, encore lui. Dépêché à Beyrouth, Philippe Rondot obtient la libération des otages, en 1990. Parmi eux, Jacqueline Valente est saine et sauve, avec le bébé qu’elle a eu de l’un de ses ravisseurs. Quant à Michelle Rondot, elle s’occupe de la petite famille.

Le Liban sera le creuset de bien des dossiers traités par la recrue militaire de la DST. Des diverses tentatives de récupération du corps de l’otage Michel Seurat aux multiples interventions pour secourir les diplomates et journalistes détenus dans les geôles du Hezbollah, Philippe Rondot fait jouer ses réseaux, va au contact. Et se heurte à un autre émissaire de l’ombre. Un Français : Jean-Charles Marchiani, préfet, ancien des services, homme-lige du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua. Ses méthodes sont des plus particulières et parfois assez musclées. La légende veut qu’un jour, à l’aéroport de Tripoli, l’équipe de Marchiani a fait face à celle de Rondot. On aurait même sorti les armes, histoire de jouer l’intimidation réciproque. Le Corse aurait fini par lâcher prise...

La prise d’otages devint l’une des spécialités de l’agent Rondot. Dans les années 2000, il intervient de façon retentissante pour les journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Il jouera aussi un rôle dans le cas de Florence Aubenas, libérée en juin 2005. L’agent éprouve du respect pour les femmes et les hommes de presse. Après coup, les uns et les autres restent en contact avec lui.

 

L'émergence d'une légende

 

D’autres épisodes ont nourri peu à peu une sorte de légende, qui s’est constituée malgré l’intéressé. Avec avion, sous-marin et Zodiac, l’exfiltration du général Aoun de l’ambassade de France à Beyrouth en août 1991 eut des allures de film à la James Bond. Dans une salle du Quai d’Orsay, le ministre Roland Dumas put suivre en direct toute l’opération. De l’inédit pour la France. Philippe Rondot en fut le concepteur et l’acteur.

Et puis, il y eut aussi l’Algérie et le GIA (Groupe islamique armé). La terrible fin des moines de Tibhirine en mars 1996. Les réunions de toutes sortes et au plus haut niveau se multipliaient alors qu’on ignorait tout du sort des hommes d’Eglise. Philippe Rondot était chaque jour davantage en colère. A ses yeux, on perdait un temps précieux en parlottes inefficaces. Il offrit de remplacer les otages dans une future négociation qu’il entamerait avec les ravisseurs. S'ensuivit un refus compréhensible des autorités…

Quatre mois plus tard, en juillet, l’émir du GIA, Djamel Zitouni, était tué. Pour Rondot, c’était bien l’un des principaux responsables de la tuerie qui venait d’être ainsi frappé. Mais des contre-enquêtes se sont fait entendre, des critiques, et finalement une polémique, ont ouvert la possibilité d’une autre version. La mort des moines n’était-elle pas plutôt le résultat d’une épouvantable bavure de l’armée algérienne ? Des tirs d’hélicoptère qui auraient décimé les résidents de Tibhirine ? Philippe Rondot ne croyait guère à cette hypothèse. On l’accusa de collusion avec les services algériens.

De même dans les Balkans. La traque des criminels de guerre serbes restait entachée, selon beaucoup, d’une histoire de relations privilégiées qui visaient en définitive à protéger les personnes recherchées. Les services français étaient là encore sévèrement questionnés. De fait, dès que Philippe Rondot reçut l’ordre d’intervenir à partir de 1997, les événements prirent une autre tournure. Alors en période de cohabitation, Jacques Chirac et son ministre de la Défense savaient que le règlement de la question des criminels de guerre devenait une condition majeure du retour à la paix. Et c’est donc à Philippe Rondot que l’on fit appel.

Tâtonnements divers au démarrage, puis mise en œuvre d’un dialogue entre toutes les parties prenantes, l’agent français commença à obtenir de réels succès à partir de 1998. Plusieurs criminels furent arrêtés. Avec les criminels croates recherchés, ce fut encore plus délicat. En particulier, dans le cas du général Ante Gotovina. Ce Croate était également de nationalité française. Il possédait un lourd passé de gros bras évoluant dans les sphères de l’extrême droite. Inculpé par le TPIY, le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, il bénéficia malgré tout d’une aide de la part des Français de l’ambassade.

Après quatre ans de cavale, Gotovina finit par être appréhendé. Un soulagement pour Rondot, qui n’avait pas ménagé ses efforts pour mettre un terme à cette histoire pesante. Là encore, les critiques, les accusations n’ont pas manqué. Mais ce n’était pour Rondot que l’avant-goût d’une tempête baptisée Clearstream.

 

L'affaire Clearstream

 

En 2004, Philippe Rondot est filmé sortant de son appartement, encadré par des policiers et une foule de journalistes. Le commentaire s’imposa tout naturellement sous la plume de la presse. Cette fois, "l’homme de l’ombre était exposé au grand jour", et même dans une lumière quasi aveuglante. Le scandale prenait des allures de farce impliquant tout le gratin du personnel politique de l’époque, de même qu’un magistrat réputé et un haut responsable des services.

Mais la star du moment, ce fut bien lui, Philippe Rondot. C’est son ami Jean-Louis Gergorin, un ancien du CAP, qui lui avait remis les "fichiers". De fait, dans cette invraisemblable affaire de listings grossièrement trafiqués, il était le seul à apporter des éléments tangibles. Les fameux "carnets du général Rondot" devenaient à la fois la source à laquelle chacun se référait, mais aussi, la preuve qu’un maître espion pouvait être un maniaque de la prise de notes intempestive. Les perquisitions s’enchaînaient. Dans la maison familiale du Morvan, les enquêteurs cherchèrent à savoir si, par hasard, rien d’important n’était caché dans le caveau des Rondot.

Sur les images, celui que l’on présentait comme un général vétéran des services tentait de faire bonne figure, en arborant un sourire forcé. Mais bientôt, le sourire disparut. Seule demeurait la raideur du personnage. Philippe Rondot était sous le choc. Fortement atteint par ce qu’il vivait comme un déshonneur. Le récit du dossier tournait en boucle dans sa tête. Dans les gares entre Paris et le Morvan, il voyait le Rondot des carnets de Clearstream affiché à la devanture des kiosques.

 

Un officier "au service de l'Etat"

 

 

Au procès, le général Rondot affirma clairement ce qu’il avait sur le cœur : "En France, les militaires ne jouissent pas d'une réputation extraordinaire. Mais quand même, je n'ai pas un QI de pétoncle, j'ai agi comme officier de renseignement... Mes méthodes sont peut-être atypiques, mais je ne suis pas un électron libre... Je suis un officier de renseignement au service de l'Etat. J'ai toujours été persuadé que [cette enquête] avait été commandé[e] par le chef de l'Etat, sinon je ne l'aurais pas faite."

L’expression restait mesurée, malgré la colère et le dépit. Le "pétoncle" avait été préparé de longue date. L’agent au service de la République : le général disait ainsi à sa manière qu’il n’était pas le Rantanplan décrit par certaines caricatures. Oui il s’était laissé berner, oui il avait voulu explorer la piste de l’informaticien Lahoud. Après tout, il était peut-être "susceptible d’apporter des explications sur le financement des réseaux islamiques". Philippe Rondot avait alors à l’esprit tous les moyens permettant de stopper les activités de Ben Laden.

Finalement, la justice n’eut rien à retenir contre lui. Désormais, il ne lui restait qu’une issue, comme une retraite au sens militaire : le Morvan, le berceau familial. Là-bas, un gigantesque travail l’attendait. Il se l’était fixé. Il lui fallait reconstituer les carnets saisis par la justice. Jour après jour, année après année, Philippe Rondot rafraîchissait ses archives, il retrouvait sa mémoire. Un peu à la façon du héros de Légendes, le livre de Robert Littell : Martin Odum ne sait plus trop qui il est parmi tous les personnages qu’il fut durant sa carrière d’espion.

En fait, pour Rondot, il s’agissait seulement de retrouvailles avec tous ces événements qui avaient fait son histoire. C’était pour lui comme un impératif. En rassemblant les dates, les souvenirs, les coupures de presse, il se reconnaissait. Il voyait à nouveau ce qui avait constamment guidé les choix de sa vie, le choix d’une rectitude qu’il était seul à définir à chaque instant.

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Des agents secrets sont infiltrés dans les #médias (et tout le monde s’en fout) #Archive (2013) et pépite d'or en 2016 #Syrie

Des agents secrets sont infiltrés dans les #médias (et tout le monde s’en fout) #Archive (2013) et pépite d'or en 2016 #Syrie | Infos en français | Scoop.it

Des agents secrets sont infiltrés dans les #médias (et tout le monde s’en fout) #Archive (2013) et pépite d'or en 2016 #Syrie

"Officiellement, la DGSE est la seule à compter dans ses rangs des agents sous couverture insérés dans la vie civile, parmi lesquels des journalistes employés dans les grands médias." L'espion du Président, Didier Hassoux, Christophe Labbé et Olivia Recassens, 2012 Dimanche, la presse écrite et audiovisuelle de l'Hexagone a relayé les conclusions d'une note déclassifiée…

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