Infos en français
215.9K views | +3 today
Follow
Infos en français
Politique, Environnement, Géostratégie. Société, Santé
Your new post is loading...
Your new post is loading...
Scooped by Juan Carlos Hernandez
Scoop.it!

Itw #SlimChiboub 7 mn gendre exdictateur #Tunisie #BenAli condamné en #Suisse - #CPasMaPorscheCayenne #Corruption

Itw #SlimChiboub 7 mn gendre exdictateur #Tunisie #BenAli condamné en #Suisse - #CPasMaPorscheCayenne #Corruption | Infos en français | Scoop.it

Itw #SlimChiboub 7 mn gendre exdictateur #Tunisie #BenAli condamné en #Suisse - #CPasMaPorscheCayenne #Corruption

En pleine transition démocratique, six ans après son "printemps" politique et la chute de Ben Ali, la Tunisie continue d'enquêter sur les abus du régime. En parallèle, Slim Chiboub, gendre de l’ex-dictateur, vient d’être condamné en Suisse. Son interview.

No comment yet.
Scooped by Juan Carlos Hernandez
Scoop.it!

Un Tunisien tiraillé après que son fils a rejoint les rangs de l' #EI - poignant témoignage RTS ( 5mn ) #daech #Tunisie

Un Tunisien tiraillé après que son fils a rejoint les rangs de l' #EI - poignant témoignage RTS ( 5mn ) #daech #Tunisie | Infos en français | Scoop.it

Un Tunisien tiraillé après que son fils a rejoint les rangs de l' #EI - poignant témoignage RTS ( 5mn ) #daech #Tunisie

Les Tunisiens représentent le contingent le plus élevé de jeunes partis combattre au sein du groupe Etat islamique. Rencontre avec un père tiraillé entre sa religion, l’amour pour son fils et le rejet du terrorisme.

No comment yet.
Scooped by Juan Carlos Hernandez
Scoop.it!

En route vers l'Europe, des Maghrébins se retrouvent piégés en Roumanie | Mediapart

En route vers l'Europe, des Maghrébins se retrouvent piégés en Roumanie | Mediapart | Infos en français | Scoop.it

Mots-Clés de l'article

méditerranée immigration asile Roumanie centre de rétention MaghrebSchengen Frontex

De notre envoyée spéciale à Arad, Julia Beurq

La Roumanie est l'une des gardiennes de la « forteresse Europe ». Elle partage ses frontières avec cinq pays, dont trois sont en dehors de l'Union européenne (la Moldavie, l'Ukraine et la Serbie). Cette situation géographique fait d'elle un pays de transit, un territoire coincé entre l'espace Schengen et les Balkans. Beaucoup d'étrangers souhaitant atteindre l'Europe de l'Ouest la traverse et, souvent, s'y arrêtent dans le but d'obtenir l'asile. Mais seulement 8 % d'entre eux voient leur demande aboutir. Les autres, s'ils ne quittent pas le territoire roumain par leurs propres moyens, peuvent être arrêtés et enfermés dans l'un des deux centres de rétention. Ces derniers sont gérés par l'Office roumain pour l'immigration (ORI), sous la tutelle du ministère de l'intérieur.

Le premier se trouve à côté de l'aéroport d'Otopeni, près de Bucarest, le second, ouvert en 2001, est situé près d'Arad, à la frontière hongroise. Ici, ils sont moldaves, russes, pakistanais, indiens, vietnamiens, et surtout tunisiens, algériens, marocains, mais tous partagent l'envie d'entrer dans une Union européenne qui ne veut pas d'eux. Chaque histoire a beau être unique, chacune est révélatrice des situations en cours aux frontières de l'Europe.

Après de multiples tentatives de pénétrer dans l'un des pays membres, ceux qui ont vu leur demande d'asile déboutée sont désormais condamnés à attendre. Ils attendent sans savoir jusqu'à quand. Ils attendent sans savoir pourquoi, même si, selon les dires de Petru Pădurean, le directeur du centre et commissaire de police en chef, « tous ont reçu un papier leur expliquant les motifs de leur enfermement ». Et pourtant, « je ne sais pas pourquoi je suis ici », assure Walid, un Tunisien de 28 ans (les prénoms des migrants rencontrés ont été modifiés). Mais ils savent, à l'inverse, qu'ils ont de fortes chances d'être renvoyés chez eux, de manière forcée.

Les chiffres officiels sont clairs : en 2011, sur les 501 personnes enfermées dans les centres de rétention, 328 ont été reconduites à la frontière sous escorte, soit 20 % de plus qu'en 2010. Le plus frappant, ce n'est pas tant l'augmentation des expulsions que l'origine géographique des migrants. En 2010, ces étrangers étaient principalement renvoyés vers la Moldavie (23 %), la Turquie (22 %) et la Chine (12 %). L'année dernière, ces proportions ont changé du tout au tout : 22 % l'ont été dans les trois pays du Maghreb, 15 % en Moldavie, comme en Turquie, et seulement 6 % en Chine. « Depuis l'été 2011, la Roumanie subit un afflux important et nouveau de migrants provenant des pays du Maghreb », confirme Petru Pădurean, « d'ailleurs, le centre d'Arad est rempli à 90 % de Maghrébins ».

Parmi eux, il y a Idriss, un Algérien. Il est sur la route depuis 1992. À 38 ans, on sent que sa santé est fragile. Mais avec force et amertume, dans un français un peu chaotique, il raconte ses pérégrinations sans retenue. « Franchement, commence-t-il, si je n'avais pas de problèmes en Algérie, je préférerais y rester. » Le ton est donné. La décennie noire, les islamistes, la mort de ses cousins à Jijel à l'est d'Alger, la peur, le départ. S'ensuit une errance entre la France, la Belgique, la Suisse, puis un retour en 2007. « Je ne voulais plus être illégal, j'avais besoin d'un passeport », explique-t-il. Son séjour sera bref. « À peine arrivé, indique-t-il,mon frère a reçu un colis recouvert d'un morceau de tissu. C'est le signe que tu es condamné à mort. »

Des routes migratoires qui changent
Nouvel exode pour Idriss qui s'envole vers la Turquie, où les citoyens des pays du Maghreb n'ont pas besoin de visa pour un séjour de moins de trois mois. Cette facilité administrative serait l'un des maillons clés dans cette route migratoire, nouvellement empruntée en masse par les Maghrébins pour rejoindre l'Europe de l'Ouest.

Alors qu'auparavant ils choisissaient de traverser la Méditerranée, ils préfèrent maintenant la contourner et entrer en Europe par le côté Est et non plus par l'île italienne de Lampedusa ou encore Ceuta et Melilla, les enclaves espagnoles au Maroc. Ces frontières-là sont surveillées avec attention, et Frontex, l'agence européenne pour la sécurité des frontières extérieures de l'UE, a renforcé ses contrôles dans la région depuis le printemps arabe.

Toutes les ONG travaillant avec les migrants en Roumanie s'accordent à dire que ces routes sont devenues trop dangereuses pour eux. Ils se débrouillent donc pour entrer en Turquie, à l'image d'Idriss et de ces Maghrébins rencontrés au centre. De là, ils se dirigent vers la frontière grecque, matérialisée par le fleuve Evros, où ils sont nombreux à avoir perdu la vie. Mais ils ne s'attardent pas en Grèce, car tous savent que « les Grecs ne donnent plus l'asile ».

Ils remontent par la Macédoine, parfois font un détour par l'Albanie, pour arriver en Serbie. De là, ils ont le choix entre la Hongrie et la Roumanie. Selon le directeur du centre d'Arad, beaucoup de ces migrants préfèrent faire leur demande d'asile en Hongrie car ce pays, à l'inverse de la Roumanie, est membre de l'espace Schengen de libre circulation.

Alors qu'ils sont obligés de rester en Hongrie en attendant la réponse pour leur demande d'asile, la plupart reprennent la route aussitôt vers l'Europe de l'Ouest. En effet, une fois dans l'espace Schengen, les frontières sont plus faciles à traverser illégalement, car il y a peu de contrôle aux frontières internes. Mais la Hongrie ne l'entend pas de cette oreille et, selon un contact roumain à la police des frontières, elle refoulerait ses migrants illégaux en Serbie, sans examen de leurs cas et donc sans enregistrement officiel de leur passage. Beaucoup de ces exilés, après avoir essuyé un échec en Hongrie, tentent – par dépit – leur chance en Roumanie.

Depuis l'année dernière, la frontière serbo-roumaine est devenue stratégique pour les demandeurs d'asile : en 2011, ils sont 1 193 à être entrés illégalement en Roumanie par cette frontière, contre 53 en 2010. Idriss a fait ce choix aussi, mais pendant sa procédure de demande d'asile réalisée à Timișoara, il a été pris illégalement sur le territoire hongrois. Sa demande a aussitôt échoué et, conformément au règlement Dublin II, il a été renvoyé en Roumanie puis enfermé ici depuis le mois de février.

À en croire Stefan Leonescu, du Service jésuite pour les réfugiés (JRS), association accréditée pour visiter les centres de rétention roumains, l'échec de la demande d'asile d'Idriss n'est pas une surprise. « Sur les 1 720 demandes d'asile faites en 2011, plus de la moitié ont été sollicitées par des Maghrébins, précise-t-il, mais aucun d'entre eux n'a vu sa demande aboutir. » Le nombre de demandes rejetées augmente, gonflant à proportion le nombre d'illégaux sur le territoire roumain. Les conséquences dans les centres de rétention sont flagrantes, lesquels commencent à atteindre les limites de leurs effectifs, entraînant une dégradation des conditions de vie.

Jusqu'à 18 mois de rétention
« Leurs conditions de vie dans le centre sont difficiles », reconnaît Adrian Rașcu, le superviseur des deux centres de rétention, basés à Bucarest. Beaucoup se plaignent de la nourriture, notamment de ce« chou âcre qu'on nous sert à tous les repas ». « Varza », le chou en roumain, un mot qu'ils connaissent tous, alors qu'ils ne parlent presque pas cette langue. « Nous n'avons pas de prise sur cette décision, rétorque le directeur du centre, c'est la même nourriture que pour le pénitencier du département. »

Les chambres, pour quatre, sont spartiates : des fenêtres légèrement entrouvertes mais grillagées, deux lits superposés métalliques ; des sommiers manquant parfois de lattes, surmontés de matelas trop fins ; des sanitaires, séparés du reste de la chambre par un rideau, dans lesquels, par manque d'espace, de sommaires toilettes à la turque, remplaçant sûrement le bac à douche, sont accolées au lavabo et à l'arrivée d'eau.

Plus pesant que ce quotidien austère, les personnes retenues au centre se disent minées par le manque d'activités. « On n'a rien à faire, on s'ennuie », dénoncent-ils tous. Les journées sont longues dans le centre. Elles commencent à 7 h 30, se terminent à 23 heures et sont rythmées par les trois repas quotidiens, servis dans une pièce à part. Après le petit-déjeuner, il y a l'attente, celle du déjeuner. Il y a bien une bibliothèque, mais difficile de savoir si des livres sont disponibles dans toutes les langues. Après le déjeuner, il y a l'attente, celle du dîner. Depuis peu, il y a six téléviseurs, mais par manque de pièce commune, ils tournent de chambre en chambre. Après le dîner, il y a l'attente, celle du petit-déjeuner. Ils ont bien le droit à une promenade en extérieur, dans l'enceinte du centre mais Idriss éructe : « Quinze minutes par jour, dites-moi vraiment à quoi ça sert ? Je préfère rester dormir dans ma chambre. »

Alors le temps s'étire longuement. Les chambres étant ouvertes en journée, les migrants traînent dans les couloirs, errent d'une chambre à l'autre. Idriss va même encore plus loin dans son raisonnement, « je préférerais être en prison, au moins on a plus de liberté, on peut faire du sport, être en extérieur, travailler ».

Il y a aussi et surtout cette incertitude qui occupe perpétuellement les esprits des migrants, liée à la durée de leur séjour dans le centre. Conformément à la loi, les migrants sont enfermés un premier mois. Si, au bout de cette durée, ils n'ont pas pu être identifiés et/ou si leur ambassade n'a pas émis leurs documents de voyage, la rétention est prolongée de cinq mois. Jusqu'à l'année dernière, les migrants étaient automatiquement libérés au bout de ces six mois, et se retrouvaient “tolérés” sur le territoire roumain, sans pour autant avoir de véritable statut légal.

Mais depuis cette année, la Roumanie applique les directives européennes et ces étrangers peuvent voir leur séjour prolongé de trois mois par quatre fois. « Dix-huit mois, c'est beaucoup trop long », souffle Walid, pourtant fermement décidé à patienter pour être remis en liberté en Roumanie.

Néanmoins, comme l'explique Stefan Leonescu, « la mesure de tolérance n'est pas une solution, car même “toléré” en Roumanie, si les conditions requises pour leur retour arrivent à être réunies, c'est leur expulsion qui, à terme et de manière inéluctable, les attend ». De plus, si ces “tolérés” commettent la moindre infraction, comme – celle fréquente – de traverser illégalement les frontières roumaines, ils seront, une nouvelle fois, enfermés dans un de ces centres de rétention. C'est le cas d'Idriss, qui a séjourné dans un centre de rétention en Hongrie avant d'être renvoyé en Roumanie. C'est une logique implacable, un cercle vicieux qui accentue encore et toujours les traumatismes survenus au cours de leurs passages dans ce type de centre.

Selon une étude européenne dénommée Devas (pour Detention of Vulnerable Asylum-Seekers and Irregular Migrants in the European Union), coordonnée par le JRS, « au bout du premier jour d'enfermement, les migrants deviennent vulnérables, quelle que soit leur situation originelle ». Les entretiens réalisés en Roumanie auprès de 24 étrangers entre mai et juillet 2009 soulignent « le besoin d'information des migrants quant à leur situation juridique ». Ils révèlent que « le manque d'activité renforce leur état de vulnérabilité » et que « l'enfermement a un impact négatif sur leur état physique comme mental ».

En Roumanie, l'afflux migratoire, lié à la fermeture d'autres voies d'accès à l'UE, provoque le même type de réactions qu'ailleurs en Europe. Les routes empruntées changent, ainsi que les nationalités, mais la “solution” est identique : l'enfermement dans les centres de rétention, suivi de l'expulsion des étrangers en situation irrégulière. Ce mécanisme est même amplifié en raison des gages que ce pays entré dernièrement dans l'UE veut donner à Bruxelles pour intégrer Schengen.

No comment yet.
Scooped by Juan Carlos Hernandez
Scoop.it!

Audio 10 mn RTS : Une commission tunisienne chargée d'enquêter sur les abus du régime #BenAli - #Tunisie

Audio 10 mn RTS : Une commission tunisienne chargée d'enquêter sur les abus du régime #BenAli - #Tunisie | Infos en français | Scoop.it

Audio 10 mn RTS : Une commission tunisienne chargée d'enquêter sur les abus du régime #BenAli - #Tunisie

 

(ils ont raison, la transition démocratique après la mort de Franco en Espagne et l'impunité voulue grêve encore la société espagnole. Il faut régler le passé pour avancer comme il faut )

 

Six ans après son "printemps" politique, la Tunisie poursuit sa transition démocratique. C’est un chemin difficile qui révèle des fragilités du pays et désécurise même en partie la population confrontée notamment à une situation économique très difficile. L'interview de Sihem Bensedrine, présidente de la "Commission Vérité et Dignité", mise sur pied pour enquêter sur les abus du régime Ben Ali.

No comment yet.
Scooped by Juan Carlos Hernandez
Scoop.it!

À Palerme, Boats4People dénonce les politiques migratoires «criminelles» en Méditerranée | Mediapart

À Palerme, Boats4People dénonce les politiques migratoires «criminelles» en Méditerranée | Mediapart | Infos en français | Scoop.it

06 JUILLET 2012 | PAR CARINE FOUTEAU

 

À quelques mètres du carrefour des Quattro Canti, au centre de Palerme, des ruelles aux façades majestueuses et décrépies mènent à l'église Santa Chiara, lieu historique d'accueil des migrants. C'est là, dans une vaste cour alourdie par la chaleur, que se sont donné rendez-vous, jeudi 5 juillet, des dizaines de personnes venues d'Europe et d'Afrique pour parler d'immigration.

Des corps échoués sur les côtes italiennes, des migrants retrouvés morts dans des embarcations, des parents pleurant leurs enfants disparus en mer : cette tragédie a lieu aux portes de l’Union européenne, dans la Méditerranée, l’une des mers les plus fréquentées au monde, que ce soit par des bateaux de pêche, des porte-containers, des bâtiments de guerre ou des navires de croisière. Au moins 1 500 personnes y ont perdu la vie l’année dernière, après les bouleversements politiques en Tunisie et en Libye. Au cours de la décennie, le chiffre s’élève à plusieurs dizaines de milliers, sans qu’aucun chef d’État de la rive nord s’en émeuve particulièrement.

Au moment où les plaisanciers s’apprêtent à jeter les amarres pour découvrir la mer Égée ou le canal de Sicile, un groupe d’associations africaines et européennes de défense des droits des migrants, 17 organisations de 7 pays différents, vient de lancer une initiative, Boats4People, visant à alerter les opinions publiques et à interpeller les gouvernements pour que cesse l'hécatombe.

Un voilier, l’Oloferne, est parti le 1er juillet du port de Rosignano, en Italie, près de Cecina à proximité de Florence, où se sont tenues comme chaque année les rencontres antiracistes organisées par Arci, une importante association italienne engagée dans le projet aux côtés, entre autres, de Migreurop, Borderline Europe et du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux. En perspective : deux semaines de traversée, avec, à bord, des militants, des parlementaires européens, des avocats, des journalistes et des membres d’équipage.

Première escale, donc, à Palerme en Sicile, non seulement terre d'arrivée pour des milliers de ressortissants du nord, de l'ouest et de l'est de l'Afrique, mais aussi lieu de jugement de nombreux marins poursuivis au même titre que des « passeurs ».

Le bateau a accosté à 10 heures du matin près de la Porta Felice et l'après-midi, la douzaine de personnes constituant l'équipage a été rejointe à Santa Chiara par des participants venus de Tunisie, du Maroc, d'Allemagne, de Belgique, d'Italie, de France et des Pays-Bas. Des activistes, des membres d'associations, mais pas seulement, des parents de disparus aussi et des migrants.

Originaire du Mali, Cheickna Diara a l'air un peu déboussolé en regardant les photos documentant les périls accrochées à un fil. Il a 18 ans, et est arrivé en Italie l'année dernière. « C'est par là que je suis venu, comme eux, montre-t-il. J'ai passé trois jours en mer, c'était difficile. En Libye, il y avait la guerre. J'ai quitté chez moi, Kidal, du jour au lendemain, j'y pensais depuis longtemps, et un jour, je suis parti, sans rien dire à personne. Je voulais m'en aller. Il y avait trop de problèmes là-bas. Je suis allé au Niger à Agadez et à Dirkou, j'ai traversé le désert, des personnes y sont restées. Je ne voulais pas vivre à Tripoli. Dans le bateau, on n'avait plus rien à manger, plus rien à boire, j'étais fatigué. Je voyageais seul, je suis parti seul, mais il y avait aussi des Somaliens et d'autres nationalités, beaucoup de gens. Des garde-côtes nous ont vus et nous ont amenés à Pozzallo, en Sicile. »

Il n'a pas quitté l'île. Installé non loin d'Agrigente, il est scolarisé et a obtenu un permis de séjour de trois ans. Il est venu à Palerme pour la journée, avec un ami militant italien, et l'intérêt suscité par sa situation le surprend, comme l'intrigue le projet Boats4People. Il garde le cap en énumérant ses projets : aller en France, puisqu'il en parle la langue, devenir mécanicien, ou tenir un magasin de chaussures.

« Depuis ce jour, nous avons perdu sa trace »
Sous les arcades, une femme dispose sur une table les portraits des Tunisiens disparus. C'est une des mères. Elle cherche son fils Mohamed Rawefi, qu'elle a repéré sur une vidéo d'Euronews, enfermé dans un centre de rétention en Italie, un mois après son départ. Depuis janvier 2012, elle a quitté son pays, pour faire bouger les autorités italiennes.

« Je resterai ici jusqu'à ce que je sache ce qui s'est passé », dit-elle. « Nous voulons la vérité », ajoute un père à ses côtés. Lui veut retrouver Hossein : « Mon fils est parti le 5 mai 2011, ils sont arrivés le 8 mai. Un de ses amis a appelé pour dire qu'ils étaient en vie. Nous avons téléphoné à notre fils, ça sonnait, mais personne n'a répondu. Depuis ce jour, nous avons perdu sa trace. » Le projet de bateau, pour eux, est un prolongement de leur combat.

Alberto Biondo tient le stand des tee-shirts et des badges. Il est membre d'une communauté laïque basée à Palerme où il est médiateur culturel. Les hôpitaux de Sicile y envoient les migrants les plus exténués par le trajet en mer, ceux qui, à bout de force, sont rapatriés par hélicoptère. « Dans le sillage du fondateur de notre mission, Daniel Comboni, nos principes sont fondés sur l'accueil, l'aide et surtout l'autonomie. Des chambres sont en permanence réservées aux sans-papiers », explique-t-il. Avant de jouer dans le film Terraferma, Titti, venue d'Érythrée, a passé huit mois dans cet endroit : « Elle faisait partie des cinq survivants d'un naufrage au cours duquel 76 personnes sont décédées. Quand elle a mis pied à terre, elle était entre la vie et la mort. Elle a vécu parmi nous, elle a appris l'italien, suivi une formation et trouvé un travail auprès de personnes âgées. Elle a demandé l'asile et a obtenu le statut de réfugiée politique. Elle était en train de se trouver un logement, quand le réalisateur du film a fait des repérages et l'a choisie. Évidemment, c'était elle. » Pour Alberto Biondo, une initiative comme Boats4People est nécessaire pour « réveiller les opinions publiques européennes ».

Ce n'est pas Nicanor Haon, coordinateur international du projet, qui le contredira. Afin de « contrôler les contrôleurs de l’immigration », il rappelle les outils juridiques et pratiques développés pour défendre les marins et les personnes solidaires avec les migrants en mer, « trop souvent mis en cause à l’encontre des textes internationaux organisant le secours en mer, l’assistance à personne en danger et le droit d’asile ». Il cite le cas du procès du Cap Anamur qui a duré cinq ans, de 2004 à 2009, et celui des pêcheurs tunisiens, également jugés en 2007 par le tribunal d’Agrigente pour avoir recueilli à leur bord 44 migrants dont l’embarcation allait sombrer. Deux ans plus tard, ils ont été relaxés.

« Cette violence qui s'exerce de multiples façons en Méditerranée, cette violence qui entrave les droits humains, doit s'arrêter », martèle-t-il, évoquant la plainte déposée à Paris contre l'armée française après l'errance d'un « bateau-cercueil » parti de Libye au printemps 2011.

« Nous, les Siciliens, nous sommes des émigrés »
Les États membres de l'UE doivent, estime-t-il, assumer leur responsabilité : « En durcissant leur politique migratoire, ils ferment l’accès à leur territoire par des voies légales. À moins d’avoir les bonnes connexions et l’argent, obtenir un visa est mission impossible. Les migrants contournent les dispositifs de contrôle, mais pour cela prennent plus de risques sur des routes plus dangereuses. »

La présidente d'Arci Sicile, Anna Bucca, dénonce également des politiques gouvernementales « criminelles ». Et relève la contradiction avec son propre pays. « Comment accepter que l'Italie, où la mafia agit à sa guise, punisse les migrants et ceux qui les aident à sauver leurs vies ? » s'indigne-t-elle. « Nous, les Siciliens, nous sommes des émigrés, nous avons été mal traités là où nous sommes allés. Les immigrés nous ont réveillés », dit-elle en écho à Alberto Biondo.

« On sait maintenant quelles sont leurs conditions de vie en Libye et ailleurs au nord de l'Afrique, poursuit-elle, on sait qu'ils sont abandonnés en plein désert, on sait que les femmes sont violées, on sait que les embarcations font naufrage. On ne peut plus faire comme si de rien n'était. On ne peut plus garder le silence. Les gens doivent parler, c'est comme pour la mafia, il faut dire et réagir. »

Elle a préparé, ce vendredi, une « visite » au centre de rétention de Trapani, à l'ouest de Palerme. Le lendemain, elle montera à bord de l'Oloferne qui la mènera à Monastir, en Tunisie, où se tiennent les journées de préparation du prochain Forum social mondial. Le bateau devrait ensuite prendre la direction de Lampedusa, à l'extrême sud de l'Italie, où des dizaines de milliers de migrants ont accosté l'année dernière à la recherche d'une vie meilleure ou pour fuir des persécutions.

No comment yet.
Scooped by Juan Carlos Hernandez
Scoop.it!

Immigration : les mères tunisiennes contre le «cimetière marin» | Mediapart #tunisie #disparus #mediterranée

Immigration : les mères tunisiennes contre le «cimetière marin» | Mediapart #tunisie #disparus #mediterranée | Infos en français | Scoop.it

mots clés : méditerranée immigration Tunisie disparus

 

En 2011, selon les estimations du HCR, au moins 1 500 migrants ont péri lors de naufrages en traversant la Méditerranée. Dans le sillage de la révolution tunisienne et de la guerre en Libye, environ 50 000 personnes ont tenté ce passage. Au risque de leur vie car l'entrée dans l'Union européenne leur est impossible par ailleurs, en raison du durcissement généralisé des politiques d'immigration. En toile de fond de cette série : le projet Boat4People initié par de multiples associations africaines et européennes engagées en faveur des droits des étrangers et dont l'objet est d'alerter les opinions publiques et de dénoncer cette hécatombe aux portes de l'UE.

Réalisé au téléphone vendredi 25 mai 2012, cet entretien avec la philosophe, féministe et militante italienne Federica Sossi ouvre une série d'articles sur la Méditerranée, cimetière migratoire. En 2011, selon les estimations du HCR, au moins 1 500 migrants ont péri lors de naufrages en traversant cette mer. Dans le sillage de la révolution tunisienne et de la guerre en Libye, environ 50 000 personnes ont tenté ce passage. Au risque de leur vie car l'entrée dans l'Union européenne leur est impossible par ailleurs, en raison du durcissement généralisé des politiques d'immigration. En toile de fond de cette série : le projet Boat4People initié par de multiples associations africaines et européennes engagées en faveur des droits des étrangers et dont l'objet est d'alerter les opinions publiques et de dénoncer cette hécatombe aux portes de l'UE.

À la suite de la révolution qui a abouti au départ de Ben Ali, environ 40 000 Tunisiens ont tenté de rejoindre l’Europe en traversant la Méditerranée. Selon les estimations du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), au moins 1 500 personnes sont mortes aux portes de l’Union européenne en 2011, faisant de cette mer un cimetière migratoire. Des Tunisiens, mais également des ressortissants d’Afrique sub-saharienne fuyant la Libye en guerre y ont trouvé la mort.

Des mères de migrants tunisiens se mobilisent depuis un an pour obtenir, auprès des autorités de leur pays et du gouvernement italien, des informations sur leurs fils disparus. En vie ou mort, elles veulent savoir. Sit-in, manifestations : elles multiplient les actions. L'une d'entre elles a récemment été hospitalisée après s'être immolée par le feu.

Tout en exprimant leur douleur, ces femmes dénoncent les politiques migratoires européennes. Leur mouvement s’inscrit dans une histoire des luttes rappelant celle des mères argentines de la place de Mai. Entretien avec la philosophe italienne Federica Sossi, professeur à l’université de Bergame en Italie, féministe et militante engagée auprès de ces mères. Elle anime le site Storie migranti où sont rassemblés en plusieurs langues des récits de migrants.

Quelle est la genèse de la mobilisation des mères tunisiennes à la recherche de leurs fils disparus ?

Les mères et les familles ont commencé à s’organiser quand elles n’ont plus eu de nouvelles de leurs fils. Depuis mai 2011, elles font plusieurs fois par semaine des sit-in et des manifestations à Tunis. Elles brandissent les photos de leurs enfants et demandent à être reçues par les autorités. Des actions sont aussi organisées à Sfax et dans plusieurs villes en Italie. Ces femmes viennent des périphéries pauvres de Tunis, de Sfax et de l’intérieur du pays. Elles n’ont jamais cessé de se mobiliser. À tour de rôle, par groupe de 5 à 30, elles se rendent avenue Bourguiba ou devant les ministères de la capitale tunisienne, surtout le ministère des affaires sociales où se trouve le secrétariat général à l’immigration.

Que demandent-elles ?

Leurs fils ont quitté la Tunisie juste après la révolution. Elles veulent savoir ce qu’ils sont devenus. Entre 300 et 350 personnes sont portées disparues, c’est-à-dire que leurs corps n’ont pas été récupérés et qu’on n’a pas retrouvé la trace de leurs embarcations. Six bateaux, partis les 1er, 14 et 29 mars, ainsi que le 29 avril (deux bateaux) et le 5 mai 2011, sont concernés. Il est possible qu’ils aient fait naufrage et qu’il n’y ait pas de survivants, mais il est aussi possible que certains soient arrivés puis enfermés dans des centres de rétention. Les mères veulent croire qu’ils sont vivants, d’autant que quelques-unes disent les reconnaître sur des vidéos tournées en Italie sur l’île de Lampedusa et à Manduria, dans les Pouilles.

Comment les avez-vous rencontrées ?

Je fais partie d’un groupe de féministes italiennes qui s’appelle 25-11, en référence à la date d’une action que nous avons menée en 2009 pour soutenir une femme nigérienne détenue dans le centre de rétention de Milan. Cette femme avait dénoncé les tentatives de viol de la part du chef de police de ce centre. Nous avions déployé une banderole où nous avions écrit : « Dans les centres de rétention, la police viole les femmes ». La réponse de la police, pour enlever cette inscription, a été de nous frapper.

En juin, août et septembre 2011, plusieurs d’entre nous sommes allées en Tunisie. Nous avons rencontré les familles à la Ligue des droits de l’homme, à Tunis. On a compris qu’elles se connaissaient et qu’elles avaient déjà organisé des sit-in et des manifestations, mais que l’ex-gouvernement provisoire ne s’intéressait pas à elles. Dès septembre, elles avaient rédigé une liste avec les noms des disparus.

Pour que les choses bougent, ces femmes devaient se faire entendre au-delà de la Tunisie. Pour cela, il fallait interpeller les autorités italiennes et européennes, c’est-à-dire les États responsables de cette politique de contrôle des migrations qui fait disparaître, efface les personnes qui traversent leurs frontières. Depuis dix ans, la Méditerranée est devenue un cimetière marin.

Quelles actions en commun avez-vous mené ?
En octobre 2011, nous avons lancé une campagne en Tunisie et en Italie que nous avons appelée « D’une rive à l’autre : des vies qui comptent », pour faire savoir que si les vies des migrants ne comptent pas pour les responsables politiques, elles comptent pour nous et pour les familles.

Nous avons écrit à l’ensemble des ministres tunisiens et italiens concernés, publié un appel et organisé des actions au théâtre de Milan. Les jeunes arrivant en Europe «brûlent» les frontières. D’une certaine manière, ils unifient les rives, l’espace européen et africain. De part et d’autre, nous contestons la politique de séparation des espaces voulue par les États membres de l’Union européenne.

Pendant des mois, personne ne nous a répondu. Le 30 mars 2012, nous avons réitéré en faisant des manifestations ensemble. Un rassemblement a eu lieu devant l’ambassade tunisienne à Rome. Les mères se sont, elles, réunies devant l’ambassade italienne à Tunis. Elles ont été créatives et radicales : elles ont presque pris d’assaut avec leur corps et leurs cris l’ambassade italienne qui était fermée à ce moment-là.

Que peuvent faire les autorités tunisiennes et italiennes pour retrouver la trace de ces bateaux fantômes et de leurs passagers ?

Beaucoup de choses. Les mères ont besoin de clarté et de transparence. Elles ont le droit de savoir. Les institutions ne doivent pas être silencieuses face à leur douleur. Or, en ne répondant pas ou en délivrant les informations par bribes, elles sèment la confusion. Nous avons d’abord demandé au gouvernement tunisien d’envoyer à Rome les empreintes digitales des Tunisiens disparus. Ce type de procédure est très rapide quand il s’agit d’expulser des sans-papiers. Après plusieurs mois, les empreintes ont finalement été transmises et la comparaison a pu être faite. Mais l’Italie a refusé de nous délivrer les résultats, disant que c’était aux Tunisiens de le faire.

À Tunis, aucune communication officielle n’a été organisée. À force d’acharnement, quelques familles ont reçu une réponse négative, c’est-à-dire que les empreintes ne coïncident pas avec celles recueillies en Italie. Le problème, c’est qu’on ne sait pas exactement quelles empreintes ont été envoyées. En plus, les autorités italiennes reconnaissent elles-mêmes qu’elles ont été débordées lors des premières arrivées et qu’elles n’ont pas eu le temps de collecter toutes les empreintes. Donc les mères doutent encore.

Une commission d’enquête aurait dû être lancée immédiatement. Les empreintes auraient pu être vérifiées tout de suite. Pour savoir si les bateaux étaient bel et bien arrivés à destination, il aurait fallu accéder aux archives de la gare côtière et de la questure italienne. On nous a refusé ces informations, seuls les fonctionnaires d’État étant autorisés à les obtenir. La compagnie de téléphone utilisée par les migrants aurait dû être sollicitée pour localiser les derniers appels émis. On aurait pu faire un tour des centres de rétention : les familles veulent voir de leurs yeux. Une commission aurait pu expertiser les vidéos pour identifier les personnes présentes sur les images. Rien de tout cela n’a été fait. Il est encore temps, même si c’est tard.

Est-ce que le réflexe de n’importe quel migrant n’est pas de prévenir sa famille à son arrivée ? En refusant de délivrer les informations dont elles disposent, les autorités italiennes et tunisiennes n’empêchent-elles pas les mères de faire leur deuil ?

C’est ce que je pense. On a l’impression d’une folie migratoire des États qui concentrent leurs moyens techniques pour contrôler, expulser et faire disparaître les personnes. En revanche, ils ne font rien pour répondre à la douleur. Effectivement, en général, les migrants appellent leurs familles restées au pays. Selon la loi italienne, quand ils sont enfermés en centre de rétention, ils ont la possibilité d’appeler, sauf en cas de révolte comme cela a été le cas à Milan, les portables ont été confisqués. Il est probable que plus aucun d’entre eux ne soit aujourd’hui en rétention, s’ils y ont jamais été. Mais comme des mères croient les voir sur des vidéos, elles gardent espoir.

Des familles ont-elles mené leur propre enquête ?
Les familles concernées sont pauvres, elles n’ont pas la possibilité de faire d’enquêtes individuelles, les visas auraient été refusés. Mais une délégation de familles est venue en Italie début janvier. Elle est allée à Palerme, puis à Rome. Des avocats italiens ont été mis à leur disposition pour porter plainte contre la disparition de leurs fils. D’autres veulent aller en France, et aussi porter plainte à Bruxelles.

Pourquoi les mères ont-elles pris la tête de cette mobilisation ?

Les familles entières sont mobilisées. Mais ce sont les mères qui ont pris les rênes et qui viennent le plus souvent aux sit-in. Ce sont elles qui ont mis au monde les disparus, elles veulent les retrouver. Peut-être que les pères travaillent. Peut-être aussi que ceux-ci ont plus de mal à montrer leur douleur.

Faites-vous la comparaison avec la mobilisation des mères argentines de la place de Mai ?
Ces mouvements de révolte se ressemblent, même si les femmes tunisiennes ne font pas le rapprochement. Elles sont issues de quartiers pauvres, je ne crois pas qu’elles connaissent l’histoire des mères en Argentine, en tout cas, on n’en a jamais parlé. Dans une vidéo que nous avons diffusée au théâtre de Milan, des sœurs se présentaient à la caméra en disant : « Je suis la sœur d’untel, mais je suis la mère de tous. » Cette mobilisation est spontanée, sans référence particulière, mais cette spontanéité est très politique car c’est la première fois que sont exprimés de manière concrète les effets des politiques mortelles de l’Union européenne en Méditerranée. Ce ne sont plus les associations antiracistes européennes qui dénoncent telle ou telle mesure, tel ou tel dispositif, ce sont des mères qui ont probablement perdu leur enfant en mer. Ça change le regard.

La spécificité de cette mobilisation n’est-elle pas que ces femmes demandent des comptes, alors qu’en général, ceux qui sont considérés comme des clandestins ne se sentent pas le droit de demander quoi que ce soit et se taisent ?

Oui, c’est une demande de vie ou de mort qui est liée au contexte politique en Tunisie, à la révolution. Les mères en Éthiopie n’ont pas la possibilité de se mobiliser de cette façon. Les mères au Maroc non plus. Les Tunisiens se sont battus contre la dictature, pour dire que les vies comptent. Avec la révolution, ils ont acquis la liberté, donc aussi la liberté de mouvement, et ils ne comprennent pas qu’on les empêche de circuler. En leur refusant l’accès aux visas et aux bateaux de ligne, les politiques migratoires européennes les obligent à prendre des risques, à mettre en péril leur vie. Eux savent qu’il n’y a pas de démocratie sans liberté de circuler. Ce qui est spécifique dans cette lutte, c’est que les femmes demandent des comptes à leurs autorités et aux représentants de l’Union européenne. Elles leur disent : « Ce qui nous arrive n’est pas un hasard. Vous êtes responsables. »

No comment yet.